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Austin, Texas : une capitale pas comme les autres
Dans le sud des États-Unis, non loin de la frontière mexicaine, la capitale de l’État texan jouit d’une réputation singulière. Alors qu’elle héberge les administrations officielles et une immense université, elle possède aussi une personnalité à part, extravagante. Surprises garanties, de jour comme de nuit.

Austin (Photo: Norme Larnier via Flickr)
“Keep Austin weird.” Littéralement, “Gardez Austin étrange”. Le slogan de la ville dépeint bien le caractère singulier, parfois presque fou, de la capitale texane. De “capitale”, cette cité de moins de 900 000 habitants (seulement au quatrième rang démographique du Texas) possède néanmoins des attributs classiques.
Tout d’abord le Capitole, inévitablement. Sa coupole et ses lignes néo-Renaissance dominent augustement le centre d’Austin sur un carré de quatre blocs. La géométrique construction est ceinte par des parterres de fleurs et des fragments de verdure tout aussi symétriquement agencés. Des bancs invitent à un repos contemplatif entre la découverte de statues, sculptures ou autres plaques historiques au hasard du parc de 9 hectares. La structure de granit rose, haute de 94 mètres (plus grande que celle de Washington D. C. !), mérite une halte. Elle abrite environ 400 pièces, les bureaux du Gouverneur, une galerie des soupirs et est baignée de clarté grâce à ses 9 000 fenêtres.
Les confins du campus ne se situent qu’à quelques rues au nord. C’est ici le siège de l’Université du Texas et pas moins de 50 000 étudiants le fréquentent. Pour le touriste, l’intérêt d’arpenter les kilomètres carrés de cette véritable ville dans la ville est indéniable. Y sont notamment réunis dix-sept bibliothèques, des bâtisses de remarquable architecture et sept musées. Idéal pour agrémenter une balade sur cette zone empreinte de studieuse sérénité.
Une agglomération d’importance majeure se doit de proposer des musées pour tous les goûts. Austin ne déroge pas à la règle. Entre le campus et le Capitole, sur Congress Avenue, le Bob Bullock est le Musée de l’histoire du Texas. Sur ces trois étages dédiés au Lone Star State (le surnom de l’État, en référence à l’étoile sur son drapeau), une interactivité captivante, un cinéma d’effets spéciaux et un IMAX de 400 places.
Un rooftop en guise d’oasis, au cœur des gratte-ciel
Pour les amateurs d’art, direction The Contemporary, qui regroupe deux sites : Laguna Gloria, dans un environnement naturel près du lac Austin, et Jones Center. Ce dernier, un bâtiment blanc moderne sur Congress Avenue, vient d’être rénové. Il fait toujours la part belle à l’art contemporain mais s’étend désormais sur quasiment 7 000 mètres carrés. À ne pas manquer, le rooftop très “green”, oasis au cœur du centre-ville.
Étant donné la proximité du Mexique, attenant au Texas, rien d’étonnant à ce que l’on trouve une institution consacrée à des œuvres du pays. Lui aussi sur Congress Avenue, le Mexic-Arte Museum organise des expos très éclectiques, sur des thèmes divers et variés. Une bonne initiation à l’art latino-américain dans cet accueillant édifice de Downtown.
Downtown est tout autant “accueillant” en soirée… Vous l’aurez compris, Austin revêt alors ses habits d’extravagance. Voilà que se révèle ce fameux aspect “weird”, l’envers du décor, le côté face (ou pile, c’est selon). La quintessence de cette folie se concentre sur 6th Street, communément appelée Dirty Sixth (soit la 6e Obscène, c’est dire…). Les enseignes lumineuses des établissements pullulent et métamorphosent l’obscurité en un clair-obscur presque criard. Parmi les lieux dissolus, citons par exemple le Coyote Ugly Saloon, où les barmaids font le show derrière… et sur le zinc, les restaurants où l’on est servi par des employés peu et courtement vêtus, et les bars où des taureaux mécaniques (“Ride the bull !”, “Chevauchez le taureau !”) engendrent des défis plus acrobatiques les uns que les autres. La foule répond à l’appel lors de la mue nocturne de la cité. La nuit est agitée, moite, populeuse.
Du graffiti organisé à la baignade avec des salamandres
En journée, la Hope Outdoor Gallery est un point de rassemblement incontournable pour les amateurs d’activités singulières. Sur une colline, Castle Hill, vers Shoal Creek, ce “graffiti park” permet à des artistes, comme à des touristes, d’exprimer leur talent sur de longs murs érigés sur plusieurs niveaux. Le site, géré par un organisme à but non lucratif, est ouvert depuis cinq ans, mais peut fermer – ou plutôt, vraisemblablement, être déplacé – à tout moment. Il faut ainsi rapidement explorer cette pépite aussi éphémère que les réalisations qu’on y admire : cartoons, Maître Yoda, des animaux, des messages politiques, personnels… Peu importe l’éclectisme des tags, leurs couleurs flashy épatent le regard. Celui-ci s’émerveille encore davantage au sommet : la vue sur Austin et sa majestueuse skyline, extirpée de Downtown, est ébouriffante. Si l’on ajoute à cela une légère brise qui vient briser la touffeur ambiante, le tableau s’avère enivrant.
Et les fournaises sont courantes, au Texas. Indispensable, donc, de connaître des spots précieux pour se rafraîchir. Dans ce registre, les Barton Springs s’imposent comme une évidence. Cette sensationnelle piscine à ciel ouvert, au sud-ouest du centre, est alimentée en continu par des sources naturelles. On s’y baigne toute l’année dans une eau cristalline à 20 °C, au beau milieu du parc Zilker. L’ambiance est un pêle-mêle de sortie familiale et de virée entre amis. Sur les berges, parents avec marmots et jeux de plage côtoient groupes d’éphèbes et de jeunes femmes topless. Car oui, la pratique est autorisée, à Austin. Entre plongeons dans les bassins – aucun souci, profondeur jusqu’à 5,50 mètres – et bronzette sur la pelouse, la pause est réussie. Rareté à noter : la salamandre de Barton Springs, une espèce endémique en danger, y a élu domicile.
Une panoplie gothique ? Un pari sur des crottes de poulet ?
Un animal supplémentaire s’observe non loin de là. Surprise, plus d’1 million de chauves-souris mexicaines somnolent sous le Congress Bridge, de mars à novembre. C’est la plus grande colonie urbaine du monde. Les mammifères profitent de leur séjour texan pour se reproduire, et jouer aux stars lors du coucher du soleil. Les visiteurs s’amassent sur le pont, sur les rives de la Colorado River ou sur l’un des bateaux organisant des croisières pour l’occasion. L’envol crépusculaire de hordes de bêtes provoque l’amusement, autant que l’effroi ou le dégoût chez quelques-un(e)s. Leurs grincements (c’est le nom de leur cri) typiques fendent l’atmosphère dans un climat de film apocalypto-fantastique.
En longeant le même pont vers le sud, on débarque sur South Congress Avenue, surnommée SoCo, autre repaire de la cocasserie. Le lèche-vitrines aborde des devantures intrigantes. Au summum des boutiques inouïes, coincées entre restaurants et bars hétéroclites : Lucy in Disguise with Diamonds (ou la Mecque du déguisement et des accessoires, dont certains largement excentriques…), Blackmail (pour la parfaite panoplie punk ou gothique) ou encore Uncommon Objects (soit la caverne d’Ali Baba de la déco originalo-vintage, une sorte de cabinet de curiosités fantasque)… Quant à Allen’s Boots, ce magasin de bottes égaie l’œil du néophyte étranger. Mais pour un Texan, rien de plus habituel.
Afin de compléter le portrait à part de la cité, il paraît nécessaire de mentionner les innombrables événements qui y ont lieu régulièrement. Il n’en sera ici évoqué qu’un, et non des moindres. Pour contrer un coup de blues dominical, rendez-vous au Ginny’s Little Longhorn Saloon. Dans ce qui s’apparente à un baraquement bringuebalant se tient chaque semaine le Chicken Shit Bingo. Le concept ? Achetez un ticket à 2 dollars sur lequel sera inscrit un numéro. Dans une cage, avec un fond constitué d’une planche quadrillée, un poulet (une star !) est enfermé – la volaille est abondamment nourrie. Dans le local surchauffé et très sombre, les parieurs attendent impatiemment que le volatile défèque. Celui qui a vu son numéro “choisi” remporte les mises. Le tout pendant que le honky tonk (un style de country) bat son plein.
Une manifestation représentative de l’exubérante Austin, qui jouit également du titre de capitale mondiale de la musique live. Que de statuts à assumer…
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