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Un grand week-end à la Féclaz, entre glisse et découverte de Chambéry

Par Elise Chevillard / Publié le 26.02.2019

Carrefour de la Savoie qui ne se réduit pas qu’à un lieu de passage, à seulement 3 heures de Paris en train, Chambéry séduit par sa dolce vita qui souffle dans ses rues colorées, ses lacs, ses paysages montagneux qui l’entourent et ses nombreuses stations de ski accessibles en seulement 30 minutes. Parmi elles, la Féclaz située à 1340 mètres d’altitude sur le domaine skiable de Savoie Grand Revard est surnommée « le petit Canada des Alpes », en raison de ses vastes forêts, de ses clairières, de ses grands espaces blancs infinis et de ses chalets d’alpage. On vient ici s’initier au ski de fond et découvrir toutes les activités de sport d’hiver, autour d’une pratique douce qui séduira les plus contemplateurs.

Chambery ©ART PRISM

Chambery ©ART PRISM

Immersion dans le Grand Nord

Niché au cœur du Parc naturel régional du Massif des Bauges labélisé Géoparc au patrimoine mondial de l’UNESCO, la petite station de ski de la Féclaz (prononcez la Fécla) fait partie du domaine Savoie Grand Revard avec Saint-François-de-Sales et le Revard. Ce dernier village fut pour la petite histoire, la première station de sports d’hiver créée en France en 1907 après avoir été pendant de nombreuses années une station climatique.

Sur les hauteurs de ce plateau aux allures de Grand Nord, le panorama s’ouvre sur la chaîne des Aravis, de la Chartreuse, de Belledonne, et même du Mont Blanc. Domaine de ski nordique le plus prisé en France avec ses 150 kilomètres de pistes de ski de fond qui serpentent à travers les forêts, ses 32 kilomètres de pistes de ski alpin, et sans oublier son stade international de biathlon  qui vit le sacre de Martin Fourcade en 2016, la Féclaz condense de nombreux atouts et séduira autant les skieurs débutants que les fondus de skate ou d’alternatif.

 ©EliseChevillard

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Une palette d’activités hivernales

8h sur les pistes. Le paysage qui s’embrase sous les premiers rayons du soleil  n’appartient qu’à ceux qui se lèvent tôt. Seule la dameuse lisse le blanc manteau des pistes encore immaculé. Peu à peu, les premiers enfants descendent par grappes des chalets alentour, pour les premiers cours de ski de la matinée. Dans cette station à taille humaine, on vient s’initier tout en douceur à la pratique de la glisse sous toutes ses formes, dans les espaces dédiés à l’apprentissage et avec les nombreux cours (en groupe ou en individuel) proposés par les différentes écoles de la station. Ski de fond, ski alpin, snowboard, luge, raquette… A chacun son activité et sa piste (du rose au noire). Des itinéraires sauvages sont à  découvrir avec le ski-joëring, qui mêle glisse et équitation, mais aussi en authentiques traîneaux à cheval « troïka », ou encore en yooner, un mélange entre le ski et la luge.

60 kilomètres de sentiers balisés traversent des forêts épaisses et silencieuses, réservés pour les  randonnées en raquettes : la balade de la Croix du Nivolet qui culmine à 1558 m, la piste du trappeur, les Crêtes de l’Orionde et bien d’autres promenades au balcon du Lac du Bourget.

 ©EliseChevillard

Chiens de traîneau.©EliseChevillard

Et si vous passiez votre baptême de chiens de traîneau ? Alex, musher depuis 15 ans,  a fait de sa passion un métier. Son attelage se compose de 8 à 12 chiens groupés par deux, qu’il guide avec sa voix à travers des passages étroits bordés de sapins, des forêts basses recouvertes de sucre glace et des vastes clairières. Confortablement installé sous des couvertures dans le traîneau, vous glisserez au rythme des chiens et des ordres donnés par le musher, sur un parcours de 8 kilomètres, vallonné et damé régulièrement pour une balade d’une trentaine de minutes. La vitesse de pointe peut atteindre jusqu’à 30 km/heures. Ce matin, dans la meute, il y a Buck un croisé groenlandais, Calou, un husky sibérien, Combo, un Groenlandais croisé avec un husky mais aussi Famous, une malamute d’Alaska. Chacun a une position et un rôle bien définis. Parfois, le traîneau vient fouler des étendues vierges. « Si le chemin est tracé, ce n’est pas pour autant qu’il faut faire le même toute la journée, les chiens s’ennuient assez vite » explique Alex. Ce dernier propose aussi des initiations à la conduite d’attelage.

La montagne vit ici toute l’année, et l’arrivée de l’été laisse place à d’autres activités : ski à roulette, trail, canyoning,  parcours aventure forestier, ou encore parapente, tir à l’arc, et VTT.

www.snowdogs.fr 

 ©EliseChevillard

Le Chalet du Loup.©EliseChevillard

Où manger ? Dans le petit village de la Féclaz, vous trouverez plusieurs endroits pour vous restaurer et vous réchauffer entre deux descentes. Le midi, le Caribou et le Sapey (ouvert toute l’année) vous proposent des spécialités savoyardes (polenta, raclette, croziflette…) dans une ambiance typique et chaleureuse de ces chalets d’alpage. Au Sapey, venez goûter à la matouille, une raclette qui se mange comme une fondue ! Ce plat met à l’honneur la tome des Bauges, piquée à l’ail et arrosée de vin blanc, et que l’on verse chaude sur des pommes de terre.

Tenue de ski exigée pour se rendre au Chalet du Loup situé à environ un kilomètre de la Féclaz. Après 500 mètres de marche sur un chemin bordé de sapins éclairés à travers la forêt enneigée, un charmant chalet d’alpage en bois apparaît au centre d’une clairière. Ce vieux chalet, surnommé depuis fort longtemps par les anciens, Chalet du Loup, a ouvert en 2011, bien que son existence remonte à 1831. Au menu, des plats incontournables qui mettent en valeur les produits de la région : fondues, diots confits au vin rouge, raclettes, tartiflettes… Mais aussi des alliances plus étonnantes comme la fondue aux cèpes, ou aux truffes. Une cuisine à la fois plantureuse et subtile pour passer les froids mois d’hiver. Ici aussi, on savoure  l’atmosphère douillette de ce chalet de refuge qui allie authenticité et tendance avec ses petites lumières colorées et sa musique qui vous accueille. On y passerait bien la nuit !

www.lechaletduloup.com

Les Chalets du Berger.

Les Chalets du Berger.©EliseChevillard

Où dormir ? Depuis 28  ans, Madame Vacances vous propose de nombreux hébergements à travers 86 destinations dans toute la France, aussi bien en montagne, qu’en bord de mer, pour vos vacances, mais aussi vos week-ends et vos séminaires. Chalets de luxe, résidences, villas, hôtels… Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. L’histoire de Madame Vacances a commencé à Méribel, et n’a cessé de s’étendre en Savoie dont la Féclaz, avec toujours un soin tout particulier apporté aux services : départs et arrivées à la carte, accueil gourmand à l’arrivée, attentions particulières, navettes pour amener les clients depuis la gare ou l’aéroport…

Les Chalets du Berger, classés 3 étoiles, sont situés au cœur du village de la Féclaz, sur le front de neige, au pied des pistes. Les 90 appartements sont répartis dans 40 chalets traditionnels en bois, tous équipés d’une cuisine, d’un coin salon et d’une chambre et pouvant accueillir entre 4 à 9 personnes. Chacun est décoré avec soin et dans l’esprit savoyard. Des prestations « premium » sont proposées comme le panier d’accueil à l’arrivée, ou la livraison de viennoiseries et de pain le premier matin. Les résidents peuvent aussi profiter de la piscine couverte et chauffée, du sauna, ainsi que du billard.

www.madamevacances.com 

Chambery ©ART PRISM

Chambery ©ART PRISM

Chambéry, une ville à la croisée des chemins

Blottie entre les massifs de la Chartreuse et des Bauges qui veillent sur elle, baignée de lacs, Chambéry est une ville prise entre deux mondes, où 1000 ans d’histoire savoyarde côtoient la modernité de cette ville vibrante. Car son histoire est intimement liée à celle de sa voisine, l’Italie. Durant six siècles, Chambéry et la Savoie, Turin et le Piémont furent réunis sous l’autorité de la maison de Savoie.  L’ancienne capitale des Ducs de Savoie devenue française en 1860 a su conserver les traces laissées par le temps, malgré sa destruction partielle par les bombardiers américains en 1944. La plus piémontaise des Françaises est aussi une sacrée charmeuse qui accueillit Lamartine et séduit Rousseau qui succomba à sa dolce vita qu’il décrit dans ses « Confessions« . Préservée encore du tourisme de masse, Chambéry a ce charme d’une ville à taille humaine où l’on vient chercher l’authenticité. L’Office de tourisme propose de nombreuses visites avec un guide, l’occasion de rentrer dans des lieux secrets dont seul le guide détient la clé, mais aussi de s’arrêter chez des producteurs locaux, pour découvrir toute la richesse de la gastronomie savoyarde qui ne se résume pas qu’à la fondue. Tel un promeneur solitaire, vous pouvez aussi décider de ne pas suivre d’itinéraire particulier. Et si vous êtes perdu, suivez les balises éléphant qui jalonnent les pavées et qui vous guideront à travers le centre historique.

Chambery ©ART PRISM

Chambery ©ART PRISM

Une visite pour remonter le temps

Labyrinthe de cours et de passages, porches architecturés, maisons à galeries de bois, escaliers carrés à arcades et à ciel ouvert, tourelles élégantes, échoppes aux devantures d’antan, jolies places croquignolettes, fenêtres à meneau …Chambéry abrite encore de nombreux vestiges de son passé médiéval mais aussi de ses influences italiennes. et déambuler dans ses rues vous permettra ainsi de remonter le temps. Délimitée d’une part par le Palais de Justice et de l’autre par le carré Curial _ancien couvent, puis caserne napoléonienne, aujourd’hui devenu un lieu de restaurants et de discothèques,_ le vieux centre de Chambéry se découvre et s’apprécie facilement à pied.

Construit sur le tracé des anciens remparts, le musée des Beaux-Arts présente une collection riche en peinture italienne du 14ème et 18ème et rappelle le lien tenu entre Chambéry et l’Italie. La place de l’Hôtel de Ville édifiée en 1862, marque le rattachement de la Savoie à la France. Les façades de la ville que l’on découvre un peu partout en se promenant, ont gardé les couleurs ocre et orangées de l’Italie. Dans le théâtre à l’italienne, ravagé par un incendie en 1864,  ne subsiste que le rideau de scène peint par Louis Vacca, représentant « Orphée aux Enfers », et la partie inférieure de la façade principale, inspirée de la Scala de Milan. Venus d’Italie, les trompe-l’œil sont présents partout dans Chambéry et il suffit d’ouvrir l’œil. Ces décors peints qui créent une illusion, viennent compléter un décor, créer un mouvement ou une perspective, habiller une façade. Nés d’une tradition héritée du 19ème siècle, premiers trompe-l’œil côtoient ceux de la nouvelle génération d’artistes, car cet art se perpétue encore dans les écoles. Mais ces décors peints n’existent pas que sur les façades des bâtiments. Pour voir le plus grand ensemble de trompe-l’œil d’Europe, il faut entrer dans la cathédrale Saint-François-de-Sales. A l’intérieur, 6000m2 de fresques recouvrent de dentelles de pierre les murs et les voûtes. C’est l’oeuvre du peintre Vicario réalisée dans les années 1830.

Chambery - ©Louis Garnier Photography

Chambery – ©Louis Garnier Photography

Derrière la place Saint-Léger pavée de roche rose, se cache un dédale de rues et de cours d’hôtels particuliers. On les appelle les allées, (laissons le terme de traboules à Lyon), ces passages ou galeries de circulations, hérités de l’époque médiévale, permettaient de circuler entre les bâtisses créant ainsi un vaste réseau de labyrinthes. Il faut oser pousser les lourdes portes monumentales quand elles ne sont pas fermées par un code, pour découvrir ces hôtels particuliers au style Renaissance, bâtis généralement en carré autour d’une cour intérieure avec une tour qui abrite une montée d’escalier.

Dans la rue basse du château, qui était au Moyen Âge, la rue principale pour accéder au château, alors bordée d’échoppes, se trouve un passage aérien reliant les deux cotés de la rue, appelé : pontet. La rue Sainte-Appolonie l’une des rues les plus étroites de la ville, était un lieu de rendez-vous galant aux Moyen Âge, où se trouvait également un four à pain et un hôpital doté d’une chapelle. La rue Juiverie autrefois rue des banquiers, conduisait à l’ancien quartier juif et était traversée par le canal de l’Albane laissant peu de place à la circulation. Petite parenthèse historique, jusqu’au XIXe siècle, la ville est lagunaire, bâtie sur l’eau et sur pilotis. Au bout de la rue Juiverie, apparaît le château. Les comtes de Savoie s’y installent au 13ème siècle, faisant de Chambéry  leur capitale. Les tours  château fut tour à tour résidentiel, défensif, religieux et administratif. Il a conservé des vestiges médiévaux,  les tours arrondies et les murs, ainsi que sa Sainte-Chapelle qui abrita longtemps le Saint-Suaire avant qu’il ne parte à Turin. Sur la place du château, depuis 1993, la tour Yolande abrite l’un des plus grands carillons au monde avec ses 70 cloches, qui furent toutes fabriquées en même temps et dans la même fonderie à Annecy.

Chambery - fete des éléphants ©ART PRISM

Chambery – fete des éléphants ©ART PRISM

Les arcades de la rue de Boigne percées à travers les immeubles du centre historique, sont surnommées les portiques par les Cambriens et relient le château à la Fontaine des Éléphants. Également appelée familièrement Fontaine des Quatre sans cul, puisque, des éléphants, il n’y a que la partie avant, cette œuvre du sculpteur grenoblois Pierre-Victor Sappey, érigée en 1838 en hommage au Général de Boigne ( 1751-1830), rappelle les campagnes militaires indiennes de ce mécène qui fit fortune aux Indes.

Avant de repartir, et si vous prenez le train, ne manquez pas à la gare, la rotonde ferroviaire, un chef-d’œuvre d’architecture métallique du début du 20ème siècle, encore en activité.

EliseChevillard

©EliseChevillard

Où manger et dormir ?

« La forêt de Candie aux fatidiques chants que murmure à minuit l’ombre d’un vieux druide » H. Thiollier

Se dressant avec fierté et majesté sur les hauteurs de Chambéry, le château de Candie classé 4 étoiles, vous propose un service de restauration les midis à La Cantine située dans l’ancienne grange du château et un très beau restaurant gastronomique le soir : l’Orangerie.  Au cœur d’un parc arboré de 6 hectares aux arbres centenaires, qui lui confère une ambiance mystique toute particulière,  le château de Candie est une authentique maison forte du 14ème siècle qui vit se succéder plusieurs propriétaires avant d’être transformée en hôtel en 1994. Depuis 2016, c’est Madame Vacances qui en a la charge.

EliseChevillard

Intérieur d’une des chambres©EliseChevillard

Le château compte 28 chambres (luxe, prestige et confort) dont des appartements en duplex pouvant accueillir jusqu’à 5 personnes, ainsi qu’une suite dans la tour, sur 3 niveaux et qui comprend un coin salon, une salle de bain équipée d’un grand jacuzzi et une chambre au dernier étage.

Chacune des chambres du château raconte une histoire et dégage un charme, une sérénité et une âme particulière. Aucune ne se ressemble, mais la plupart offrent un point de vue sur le bois de Candie grâce aux grandes baies vitrées présentes dans les chambres. Ici, le passé se conjugue avec le présent. L’intérieur est décoré et meublé avec raffinement d’objets anciens. Le petit escalier qui mène aux chambres prestige vous fera vous sentir comme à la maison. Et c’est avec une envie irrésistible, que vous aurez envie de descendre en chaussettes, pour vous lover au coin du feu situé dans le petit salon public. Les résidents peuvent aussi profiter de la piscine extérieure et de sa terrasse ombragée.

Un grand merci à l’agence Links Communication, à Madame Vacances et à l’Office de tourisme de Chambéry.