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Les 10 plus beaux stades de foot français

Par Paul Morinaud / Publié le 07.02.2022

Le football est le sport qui a le plus de licenciés en France. Et de spectateurs, aussi bien assis devant leur poste de télé que dans les gradins. Ces stades, justement, nous en avons listé 10, les 10 plus beaux. La rédaction a longuement débattu et une chose est sûre: vous allez être surpris. Voire fâchés…

© OM

 

La sélection ne fut pas facile, elle est peut-être injuste aux yeux de certains, normale pour d’autres, mais nous avons tranché. Comment? Comment avons-nous choisi les 10 plus beaux stades de France? Eh bien les critères sont purement esthétiques et extérieurs. En résumé, nous sommes allés voir les stades, les avons observés, scrutés, survolés, de jour, de nuit, lors d’un match ou d’une relâche… Puis nous nous sommes posés: lesquels nous font quelque chose? Lesquels nous font vibrer avec le seul fait de regarder leurs lignes, leurs courbes, leur(s) forme(s)? Lesquels nous donnent des frissons rien qu’avec leurs matériaux, leurs couleurs? Lesquels nous font rêver avec leur technologie, leurs illuminations ou leur harmonie? Parfois, et seulement parfois, en cas de pseudo-«ex aequo», un petit plus a pu départager les candidats, qu’il s’agisse de la portée historique, du côté inédit, d’une subtilité «intérieure»… Voici donc notre fameuse sélection, avec un classement du nord au sud.

 

Stade Pierre-Mauroy, club résident: Lille (Nord)

Situé à Villeneuve-d’Ascq, le stade Pierre-Mauroy (50083 places, en «configuration football») a ouvert ses grilles en 2012. Pour le qualifier, les superlatifs ne manquent pas: 70000 LED sur 1800 m2 de façade multimédia, 12000 tubes de polycarbonate pour son enveloppe, 100000 m3 de béton et 10000 tonnes d’acier… Une fiche technique qui donne le tournis et c’est justifié tant on se sent petit à côté de cet ouvrage qui semble indestructible. Pas austère, toutefois, grâce aux angles arrondis de sa coque translucide et à cette fameuse devanture animée. L’extérieur métallique est brillant, à tout point de vue, et lui donne un fort caractère urbain et moderne. Cerise sur le gâteau, le toit rétractable, unique en France à l’heure actuelle, lui confère, en survol, des allures de boîte à bijoux. Un incroyable écrin.

©ELISA / VALODE & PISTRE ARCHITECTES / ATELIER FERRET ARCHITECTURES/J.Bidon

 

Stade du Hainaut, Valenciennes (Nord)

Vu du dessus, on dirait un smartphone géant posé au cœur de la ville. Pour continuer dans le côté high-tech, ses contours arrondis et ses teintes Inox lui donnent un très réussi air futuriste, qui tranche avec la zone résidentielle alentour. Le stade du Hainaut, qui vient de fêter ses 10 ans, peut accueillir 24926 spectateurs. Bonus à l’intérieur: le rouge des gradins est éclatant et en met plein les yeux.

© Bocquet

 

Stade Océane, Le Havre (Seine-Maritime)

Achevé en 2012, le stade Océane du Havre s’est rapidement fait remarquer: il a obtenu le prix du Nouveau stade en 2013 aux internationaux Stadium Business Awards. Pas rien pour une enceinte de 25181 sièges. Assez plat, on pense en le voyant à une barque pneumatique high-tech prête à s’élancer vers la Manche. Son enveloppe en polymère y joue beaucoup: cette membrane en simple peau est constituée d’un matériau habituellement utilisé par l’aérospatiale. Après la mer, les étoiles… Le bleu du revêtement est magnifique et puissant, de jour comme de nuit, et contraste avec les tons industriels de la zone.

© Patrick Boulen (CC BY 3.0)

 

Groupama Stadium, Lyon (Rhône)

C’est plus exactement à Décines-Charpieu, dans l’agglomération lyonnaise, que se situe l’antre de l’OL. Le Groupama Stadium souffle 6 bougies ce mois de janvier. Il est grand (capacité: 59186 places), il est beau (prix du meilleur projet d’architecture et de design, British Expertise International Awards 2018), il est moderne. Son toit à facettes, au rendu superbe, donne l’impression de pénétrer dans un bâtiment à mi-chemin entre un centre commercial et un chalet de montagne. À noter que le stade propose des effets d’éclairage qui laissent sans voix, en particulier lors des grands événements.

© GROUPAMA STADIUM_Populous_Intens-cité_Lotfi Dakhli

 

Stade Le Corbusier, Firminy (Loire)

C’est LA découverte insolite de notre sélection. Dans les environs de Saint-Étienne, Firminy comprend un complexe inouï: le site Le Corbusier, pensé par le maître de l’architecture moderne. Et au sein de cette “ville-idéale”, le stade municipal, bâti à la fin des années 1960 après la mort du célèbre urbaniste. Au final, un peu plus de 4000 places, dont 500 sont couvertes par l’auvent en béton armé de 16 mètres sur 32, une prouesse technique. Les gradins, légèrement incurvés, rappellent des arènes gréco-romaines. Le Corbusier n’a réalisé que deux équipements sportifs dans le monde, le gymnase de Bagdad (Irak) et le stade de Firminy, par ailleurs classé monument historique depuis 1984. L’église (l’étonnant bâtiment derrière la tribune) donne en outre un charme tout à fait singulier au décor.

Ville de Firminy © F.L.C/ADAGP

 

© JM Pastor Totem Fondation le Corbusier ADAGP Paris

 

Stade des Alpes, Grenoble (Isère)

Son enveloppe lui donne des airs de serre à ciel ouvert, de verrière de cinéma. Proche de la ville, le stade des Alpes est toutefois encerclé par les parcs et les massifs, Vercors, Chartreuse, Belledonne… Des noms qui font rêver, pour un tableau naturel que l’on admire toujours de son siège, à l’intérieur de l’enceinte. Un environnement époustouflant pour ce stade de 20000 places inauguré en 2008, dont la structure vitrée joue superbement avec les reflets et la luminosité.

© Grenoble Alpes Metropole/Lucas Frangella

 

Matmut Atlantique, Bordeaux (Gironde)

Rectangulaire mais beaucoup plus carré que la plupart des autres stades, le Matmut Atlantique (42115 sièges) a vu le jour en 2015. Il est l’œuvre du cabinet d’architectes Herzog & de Meuron, responsable entre autres de l’Allianz Arena du Bayern Munich. Un millier de fines colonnes blanches ornent ses façades. Le site officiel nous apprend que cette “forêt verticale [est] inspirée du massif forestier des Landes”. On s’imagine face à un temple grec, ou une galerie d’art. Étonnant, épuré, aérien et joliment réussi.

© Guillaume Bonnaud

 

Stade Louis-II, Monaco

C’est simple, à hauteur de rue, on ne le distinguerait presque pas… Le souhait du prince Rainier III a bel et bien été respecté: l’intégration architecturale du stade Louis-II, avec ses façades ocre, ses baies vitrées, ses tuiles provençales et ses arcades, est parfaite. On croirait un luxueux ensemble d’habitations aux lettres d’or. Entre mer et corniche, l’harmonieuse enceinte, inaugurée en 1985, abrite 18525 places. Quant à ses arches si caractéristiques, ouvertes vers la Méditerranée, elles sont reconnaissables entre mille.

© Direction de la Communication Monaco/Michael Alesi

 

Allianz Riviera, Nice (Alpes-Maritimes)

Un sublime ovni dans la plaine du Var. Dès qu’on en fait le tour, sur l’autoroute qui l’enlace, le regard ne peut qu’être aimanté. Et de loin ou de près, c’est la même histoire: la structure en bois et métal est magnétique, surmontée de sa surprenante membrane. Celle-ci, en plus du fait d’être esthétiquement fascinante, garantit une incroyable luminosité azuréenne à l’Allianz Riviera (36180 sièges), achevé en 2013.

© JB Lemal – Wilmotte & Associés Architectes

 

Orange Vélodrome, Marseille (Bouches-du-Rhône)

Sous les yeux de la Bonne Mère Notre-Dame-de-la-Garde, le deuxième plus grand stade de France (67394 places), illustré en photo leader de notre article, accueille les fidèles dans sa forme “reconfigurée” depuis 2014. Principal élément de cette rénovation et chef-d’œuvre esthétique aussi bien que technique, cet extraordinaire toit ondule telle la Méditerranée sous l’effet du mistral. Sa jupe, 25 mètres de haut pour 700 de long, est garnie de LED aux couleurs changeantes et s’enroule autour des tribunes marseillaises. Une grande réussite architecturale et urbaine pour l’Orange Vélodrome, qui impressionne dorénavant autant de l’extérieur qu’il ne le fait avec l’ambiance de ses gradins.

© OM