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A Sihanoukville, les plages reines du Cambodge

Par Vanessa Caronnier / Publié le 05.04.2019

Les plages thaïlandaises vous font rêver mais les hordes de touristes vous rebutent ? Le littoral cambodgien peut être une alternative séduisante. Sable fin, eau cristalline et détente sont au rendez-vous, à Sihanoukville et dans les îles environnantes.

Sokha Sihanoukville ©Vanessa Carronnier

Pas de panique lorsque le bus crapahuteur vous abandonne au terminal poussiéreux et isolé de Sihanoukville ! Vous n’êtes pas en pleine campagne, la ville et son beau rivage ne se trouvent plus qu’à quelques kilomètres. Pour les rejoindre, une seule option : le tuk-tuk, cette voiturette typique de l’Asie, tirée par une moto. Solution économique pour les groupes, les voyageurs solitaires ont tout intérêt à se regrouper pour réduire les frais.

Après un court trajet, on découvre la principale station balnéaire du Cambodge, située au sud du pays. Les bandes de sable blanc se succèdent de parts et d’autres du centre. Il va falloir choisir où dans quelle zone établir son campement ! Sihanoukville a en effet la particularité d’être morcelée. Une caractéristique qui s’explique en partie par une histoire difficile et un développement récent.

La création de la ville découle de la dissolution de l’Indochine française. De part ces événements, l’unique port en eaux profondes qui desservait le Cambodge, a été rattaché au Vietnam. Le pays a donc œuvré pour faire sortir de terre un nouvel ensemble. Sa construction démarre en 1955. La cité qui émerge autour est baptisée Sihanoukville, en hommage au roi. Mais les frémissements économiques sont rattrapés par l’histoire mouvementée du Cambodge, marquée par des guerres successives. Ce n’est qu’après la disparition du mouvement des Khmers rouges, responsable de crimes de masse, que le développement local reprend. La ville accueille ses premiers investisseurs et touristes en 1990.

Sokha Sihanoukville ©Vanessa Carronnier

A chaque plage, son style

Chaque plage à sa propre identité. Le meilleur moyen de se déplacer d’un secteur à l’autre est sans doute la moto. Des véhicules se louent très facilement auprès des commerçants locaux. Du côté de Sokha se trouve un complexe hôtelier de luxe. Celui-ci entretient le rivage pour offrir le paysage le plus propre possible à ses clients. Il n’empêche que la zone reste accessible aux vacanciers qui séjournent ailleurs. Pour une somme modique (autour de quelques euros), ces derniers peuvent profiter des transats, à l’ombre d’un parasol en paille ou d’un pin maritime. Il ne reste qu’à commander à l’un des bars une eau de coco rafraîchissante.

Ochheuteal et Serendipity sont les plages les plus connues et les plus fréquentées. Cette longue baie à ambiance familiale regroupe des hébergements économiques et de moyen de gamme. Les larges étendues de sable blancs sont bordées de bars et de restaurants. Si l’on s’installe, il faudra patiemment siroter un jus de fruit frais en attendant de déjeuner. Comme ailleurs au Cambodge, le service est plutôt lent. Et qui dit lieu fréquenté, dit aussi colporteur. C’est ici qu’on vous proposera chapeaux, foulards mais aussi massages (thaïs !).

Plus loin, se trouve la plage d’Otres, à l’esprit plus alternatif. L’ambiance est calme parmi les maisonnettes et les bungalows en bois. Les terrasses des restaurants invitent au farniente. Comment résister à l’appel des fauteuils en osier garni d’un gros coussin moelleux ? Ou à celui des hamacs ?! C’est l’endroit idéal pour déguster les pieds dans l’eau du poisson, une viande au poivre réputé de Kampot, la région voisine ou même des frites ! L’influence française a fait des Cambodgiens des spécialistes. Nombre d’endroits les proposent faites maison et elles n’ont rien à envier à celles de l’Europe.

A la tombée de la nuit, d’autres surprises attendent les voyageurs. Ils pourront observer des dizaines de crabes minuscules qui s’enfuient vers leur trou, à l’approche de leurs pas. Expérience déconcertante, mais sans danger ! Le meilleur reste à venir. La plage est l’endroit idéal pour assister à un magnifique coucher de soleil. Pendant quelques instants, l’astre colore la mer de rouge. Certains tours opérateurs proposent même de faire une sortie en bateau pour observer le phénomène depuis les eaux.

Sihanoukville île Koh Ring Samloem ©Vanessa Carronnier

Ambiance « Koh Lanta »

Sihanoukville est également le point de départ pour rejoindre de nombreuses îles. Parmi les plus faciles à rejoindre, figurent celle de Koh Rong et sa petite sœur Koh Rong Samloem. Chez l’une, comme l’autre, les plages de sables blancs sont dignes des plus belles cartes postales. La traversée dure entre une et deux heures, selon la météo.

Vous êtes venus faire la fête ? Choisissez la première. Elle concentre dans une rue de nombreux bars et lieux d’animation. Vous avez toujours voulu jouer à Robinson Crusoé ? La seconde est faite pour vous ! Ici pas de routes, ni même de véhicules. Il faut tirer sa valise le long de Lazy Beach (Plage de la Paresse). A peine quelques dizaines de bungalows, en osier, en bois ou en dur. Des plus sommaires ou plus confortables, il y en a pour tous les goûts et tous les prix (à partir d’une vingtaine d’euros la nuit). Il est même possible d’opter pour une cabane dans les arbres. De quoi profiter au mieux de la vue sur la baie et les collines environnantes, avant d’aller piquer une tête dans l’eau cristalline. Autres options : promenade à travers la forêt ou sentier qui mène à une cascade d’eau douce. Le soir venu, un dernier bain, un repas léger et au lit ! L’île ne dispose que de quelques générateurs, l’usage de l’électricité y est restreint. Pour de vraies vacances au plus proche de la nature et une petite ambiance « Koh Lanta ».