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Une rencontre au sommet avec le Pic du Midi

Par Elise Chevillard / Publié le 30.03.2022

Une ascension vertigineuse, un observatoire astronomique le plus haut d’Europe, un planétarium, un télescope pour observer le soleil, un hôtel, un restaurant d’altitude… Le Pic du Midi, c’est tout cela à la fois. A 2877 mètres d’altitude, l’ivresse des cimes nous cueille pour un voyage sur le toit des Pyrénées.

Crédit Photo : Elise Chevillard

Chargé d’histoire et de science, le pic du Midi est marqué par des découvertes astronomiques. Réputé pour la pureté de son air et la stabilité de son atmosphère, il est d’abord une station météorologique. Dès la fin du XIXe siècle, il est le rêve de tous les scientifiques qui installent une station d’observation pour photographier le ciel et ses planètes. On y monte à pied, les télescopes hissés à dos d’âne. C’est toute une expédition. Aujourd’hui, les plus courageux peuvent partir du col du Tourmalet (seulement l’été) pour une randonnée de 5 heures. Les autres pourront emprunter le téléphérique depuis la station de la Mongie. L’expérience a un coup, il faudra débourser 45 par tête, mais elle est inoubliable.

Le voyage dans les airs va durer 15 minutes, entre ciel et terre balancé au rythme des courants venteux. D’un côté la Mongie disparaît à nos pieds, de l’autre côté, en ligne de mire, le sommet du Pic approche. Les traces de ski sur la neige fraîche des pentes du Pic attestent du passage de skieur téméraire et rodé. Avec 10 km de descente et 1700 m de dénivelé, il est le troisième espace freeride de France.

Crédit Photo : ODT Hautes Pyrénées

2877 m plus haut

Au sommet, la tête tourne un peu par manque d’oxygène et par excès de beauté. Car la vue est imprenable sur la chaîne des Pyrénées, de la Catalogne au Pays Basque et jusque que les plaines du Grand Sud-ouest qui se dessinent au loin. 750 m2 de terrasses ont été aménagées, équipées de lunettes d’observation et de tables d’orientation, mais aussi de transats pour reprendre son souffle. Un peu plus loin, une passerelle de 12 m au plancher vitré, s’élance dans le vide avec une vue plongeante sur les montagnes verglacées. Ici, il n’y a que le paysage qui est figé. Le Pic lui ne cesse de se réinventer et d’innover. Depuis peu, on peut s’initier à l’escalade sur glace avec un guide sur l’une des pentes. Un parcours de visite en réalité augmentée est proposé avec l’Histopad pour découvrir sur votre tablette tous les lieux de vie tels qu’ils ont été aménagés dans la première moitié du XXe siècle.

Crédit Photo Elise Chevillard

Continuant sa mue, le lieu a inauguré un nouvel aménagement qui invite à découvrir les thèmes forts de la recherche au Pic du Midi : le soleil, les rayons cosmiques, les étoiles, l’atmosphère, les météorites via une scénographie ludique. Installé sous la coupole Baillaud, le planétarium du Pic peut se vanter d’être le plus haut d’Europe. On y découvre son épopée, à travers des documentaires historiques et scientifiques. Le voyage céleste se poursuit dans la coupole pour observer le soleil en direct via un télescope dernière génération.

Il est midi au Pic, l’heure de déjeuner… au sommet !

Imaginez manger à 2877 m face à 300 km de sommets enneigés. Le nom de restaurant de haute altitude sonne comme une évidence… Le 2 877. Il accueille chaque jour 80 personnes pour un déjeuner au sommet. Au menu : truite fumée de Lau-Balagnas, mouton AOC de Gavarnie-Barèges ou encore agneau des Pyrénées et gâteau à la broche. Si on retrouve des classiques de la région, le Chef Renaud Lamazère aime apporter de la surprise et de l’originalité à certains plats. Ainsi, les haricots tarbais et les fromages sont travaillés façon dessert comme ce duo de chocolat aux éclats de roquefort Papillon Noir.

Crédit Photo Elise Chevillard

Le Pic du Midi : réserve internationale de ciel étoilé

Avec les Cévennes, Le Pic du Midi est l’un des plus purs et des plus noirs de France. En 2013, il a décroché son étoile en recevant le label « Réserve internationale de ciel étoilé » (RICE) grâce à la pureté de son air et la forte stabilité de son atmosphère. L’objectif ? Préserver le ciel et lutter contre la pollution lumineuse des communes à travers plusieurs initiatives comme la diminution de la puissance des ampoules, l’utilisation de lampadaires qui éclairent vers le sol et de lumière jaune-orangée, mais aussi les campagnes de sensibilisation…

Crédit Photo : ODT Hautes Pyrénées

Pour les plus chanceux qui ont réservé leur place bien longtemps à l’avance, il est possible de passer la nuit au sommet du Pic. Au programme de la soirée : dîner traditionnel, coucher de soleil, observation des étoiles à la coupole Charvin équipée d’un télescope 400 mm Schmidt-Cassegrain.

Une chambre avec vue imprenable sur les étoiles et la montagne

Alors que le jour s’échappe doucement et que le Pic se vide de ses touristes, laissant place au silence des montagnes, il est temps de rejoindre votre chambre. Ces dernières sont le témoignage d’une époque où une équipe de scientifique vivait en autarcie sur place pendant plusieurs mois de l’année. Entièrement rénovées, dans un style sommaire et minimaliste avec des meubles en bois clair signés Starck, elles offrent une vue imprenable sur la chaîne des Pyrénées. Après la nuit à scruter l’immensité noire parsemée d’objets célestes, il est temps de filer dormir dans le silence des cieux, la tête pleine d’étoiles.

Crédit Photo : ODT Hautes Pyrénées

Accès : Depuis Toulouse (170 km), Biarritz (200 km), Pau (90 km), Tarbes (50 km), prendre la direction de Bagnères-de-Bigorre puis La Mongie. De juin à novembre, il y a aussi une navette à partir de Lourdes qui monte jusqu’à la Mongie.