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L’île de Koh Rong Samloem, de long en large

Par Elise Chevillard / Publié le 03.12.2019

Si le Cambodge évoque en premier lieu au voyageur les temples d’Angkor, il est aussi un pays à la nature authentique et sauvage, encore préservé du tourisme de masse. Plus secrètes que ses voisines thaïlandaises, les îles du Cambodge parsemées au large de la côte Sud-Ouest n’ont rien à leur envier et recèlent de plages paradisiaques. Koh Rong Samloem en est l’une d’elles.  Portrait d’une belle méconnue, encore confidentielle et aussi mystérieuse que son prénom.

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Vue depuis Sarancay Bay©EliseChevillard

Pour se rendre à Koh Rong Samloem, il faut prendre le bateau depuis Sihanoukville, située sur le littoral Sud-Ouest du Cambodge. Cette station balnéaire bourdonnante et poussiéreuse qui s’est développée durant les années 1950, est aujourd’hui un gigantesque chantier à ciel ouvert où les buildings poussent comme des champignons et où le front de mer n’est que béton. Le départ est fixé à l’embarcadère, situé juste à côté de la plage de Serendipity. Les horaires sont approximatifs, mais qu’importe, l’île se mérite à ceux qui savent lâcher prise. Après une petite heure de traversée (selon si le bateau est rapide ou pas), l’île (presque) vierge se dévoile enfin, perdue dans les eaux  du Golfe de Thaïlande. A proximité de sa sœur aînée plus fêtarde Koh Rong, Koh Rong Samloem, plus petite et plus discrète reste encore assez préservée d’un tourisme de masse. Elle fait 9 km de long sur 4 km de large. 

Dernier stop. Sarancay Bay. Le bateau débarque son lot de touriste sur un petit ponton en bois. Pas de tuk tuk, mais des taxis boat, des petites embarcations en bois, qui vous attendent pour vous amener à votre hôtel. Car ici, pas route, rien que du sable blanc ou doré éclatant.

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Sarancay Bay©EliseChevillard

Douce paresse sur Sarancay Bay 

Sur le flanc oriental de l’île, Sarancay Bay est une langue de sable qui s’étend sur plusieurs kilomètres. Ici pas de béton, ni de luxe tapageur. Les seules infrastructures, sont des constructions en bois et en bambou qui respectent la nature. Plus en retrait de l’eau, guesthouses, bungalows, bars et restaurants ont poussé à distance respectueuse sur le sable. Si le début de la plage est plus festif avec ses auberges de jeunesse, plus on avance et plus les bungalows sont clairsemés et luxueux. Ici, il n’y a rien à faire. Juste être là et se promener le long de la plage pour saisir toutes les nuances de couleur de l’eau, qui passe du turquoise au rose lors du coucher du soleil. Le sable est d’un blanc divin et parfois d’un doré éclatant, d’une clarté qui contraste avec le dégradé de bleu de l’eau, et la brise de la mer aussi douce et caressante que la soie. Quand il fait trop chaud, on s’ombrage sous les palmiers. Sur la plage et dans l’eau, quelques hamacs suspendus ici et là sont un véritable appel à la paresse, tout comme les balançoires qui font face à la mer.  Une mer d’huile, seulement agitée par le remous de nos pieds. En arrière-plan, on aperçoit des petite collines recouvertes d’une végétation dense. Devant nous, les brumes marines évanescentes révèlent, au lointain d’autres îlots encore plus secrets, rêve inaccessibles.

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(Presque) seul au monde

Sur Koh Rong Samloem, les journées se suivent et se ressemblent. Le temps passe au ralentit. Ici, on prend le temps de ne rien faire, on vit pieds nus, avec la mer à perte de vue comme unique paysage. L’île protège en son centre une jungle épaisse.  Pour se rendre de l’autre côté, sur la plage de Lazy Beach, depuis Sarancay Bay, comptez une trentaine de minutes à travers la jungle épaisse et les moustiques. La plage de sable blond se mérite. On peut prendre un peu de hauteur et grimpez sur la petite colline qui surplombe la plage. Un peu loin, Sunset Beach, est comme son nom l’indique, l’endroit idéal pour admirer le coucher de soleil. La lumière tombe ici  sur la mer comme une caresse.

Un peu plus au nord de l’île, le village d’M’Pai Bay ( le seul de l’île), offre son lot de dortoirs pas chers et bondés de backpackers et de restaurants. Ici, l’image de carte postale s’abîme un peu, le village prend des allures de décharge avec ses déchets par centaines, et l’impression d’être déjà moins seuls sur l’île.

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Activités en harmonie avec la nature

À part la beauté de la nature, il n’y a donc pas grand chose à faire ici. Des activités en harmonie avec celle-ci sont proposées par les établissement hôteliers et un peu partout dans l’île comme le paddle, le kawak de mer, la chasse sous marine, les randonnées à travers la forêt, ou encore les promenade en bateau. Des excursions à la journée sont organisées pour découvrir les fonds sous-marins. La plongée sous-marine ou le snorkelling sont l’occasion d’admirer les coraux, les oursins, les anémones et les nombreux poissons. Du matériel est à louer un peu partout dans l’île. 

À la nuit tombée, la surface de la mer se pare de myriades de lumières. Ce ne sont pas les milliers d’étoiles qui s’y reflètent mais bien des planctons fluorescents qui grâce à une réaction chimique, transforment l’énergie cinétique en énergie lumineuse. En plongeant, il suffit alors d’agiter les mains sous l’eau pour que ces organismes microscopiques s’illuminent d’un bleu fluorescent tout autour de nous. On ne sait plus trop alors si on se trouve dans le ciel ou sous l’eau, mais une chose est sûre, nous sommes au Paradis. L »idée nous effleure alors d’effacer nos traces sur le sable, pour que personne ne puisse jamais retrouver le chemin de cette île. 

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PRÉPAREZ VOTRE VOYAGE

Où dormir ? Sur l’île, on ne trouve pas beaucoup d’aménagements pour le logement, c’est tant mieux. Et il est plutôt rustique le cas échéant. Le long de la baie de de Sarancay, se côtoient auberges de jeunesse et bungalows simples ou 5 étoiles. La plupart ont des vitres sans tain, offrant une vue sur mer ou sur jardin. Certains sont montés sur pilotis. Les plus luxueux proposent une climatisation et une piscine réservée à ses clients. Sur Sunset Beach, le Sleeping Trees propose des tentes suspendues face à la mer. Côté restauration, on trouve beaucoup de petites tables sur l’île ( en plus des restaurants des hôtels). On y mange la pèche du jour : poulpe, crabe bleu…. agrémentée du fameux poivre de Kampot.

Comment s’y rendre ? L’île est uniquement accessible par bateaux qui partent tous de Sihanoukville. Le prix de la traversée varie entre 20 et 30 euros selon si le bateau est rapide ou pas. Le speed boat vous permet de rejoindre Koh Rong Samloem en 45 minutes, tandis que le bateau lent fera plusieurs arrêts autour de l’île, y compris M’Pai Bei. Pour la réservation, pensez à réserver vos billets en ligne car les bateaux sont souvent complets, surtout en haute saison.

Quand y aller ? Entre décembre et mars. À partir d’avril, il peut y faire très chaud, mais c’est la saison la moins touristique.  ATTENTION, Il n’y a pas de distributeurs de billets ni de banques sur l’île.