Etats-Unis

French Quarter: le plus beau quartier de La Nouvelle-Orléans

Par Paul Morinaud / Publié le 18.05.2025

Jazz, vaudou, Katrina, Mardi Gras… La Nouvelle-Orléans, dans le centre-sud des États-Unis, est célèbre à bien des égards. Tous ces éléments, et bien d’autres, se justifient dans la plus grande ville de Louisiane, l’une des plus “crazy” du pays. Et le célèbre French Quarter, sous ses jolis airs, révèle de multiples facettes moins attendues…

Le Quartier français, à La Nouvelle-Orléans ©USA-Reiseblogger/pixabay

 

Elle serait schizophrène qu’on ne lui en voudrait pas. “Big Easy”, “Crescent City” (“la ville en croissant”), NOLA… La Nouvelle-Orléans multiplie les surnoms. Qu’ils soient hérités d’une période d’influence, donnés pour un motif géographique ou simplement utilisés pour normaliser un quotidien parfois très extravagant, ils démontrent ce qui fait avant toute chose l’essence de la cité: une fascinante mosaïque d’histoire(s), de culture(s) et d’art de vivre bien à elle.

La parfaite vitrine de ce cocktail est sans nul doute le Quartier français, ou French Quarter en VO. C’est la zone la plus touristique, mais à la fois la plus “décadente”. Pour en prendre le pouls, direction l’incontournable Jackson Square. Parc plaisant et joliment entretenu, il permet d’observer, à l’ombre des palmiers, la foule bigarrée se presser devant les musiciens de rue, commander des beignets au Café du monde ou se faire tirer le portrait par des dessinateurs.

En bordure ouest de ses grilles s’élève la cathédrale Saint-Louis (615 Pere Antoine Alley). La “cathédrale Saint-Louis-Roi-de-France” –la plus ancienne en activité des États-Unis (début XVIIIe)– pose la première pierre de la composition architecturale très riche de La Nouvelle-Orléans. Déambuler dans les rues du Vieux Carré donne à voir des bâtiments coloniaux, créoles, français, espagnols (témoins des passes d’armes entre les deux empires)… On en prend plein les yeux, entre colonnes, couleurs vives, fastes d’antan et balcons en fer forgé.

Le Jackson Square, avec la cathédrale St. Louis à l’arrière-plan ©USA-Reiseblogger/pixabay.com

Ces derniers se retrouvent d’ailleurs au centre des nombreux événements que célèbre à 200% La Nouvelle-Orléans. On aime souvent dire que la Louisiane compte davantage de fêtes que de jours dans l’année… Mardi Gras en constitue le summum –et les balcons, justement, ses Graal– mais Halloween ou la Saint-Patrick, parmi tant d’autres, ont également leur foule de fervents adeptes.

Le Jazz Fest est pareillement à cocher sur le calendrier des grands raouts. Rien de très étonnant après tout: New Orleans est le berceau du jazz. Si vous en doutez, le Jazz National Historical Park (419 Decatur Street) vous le démontrera sous toutes les coutures. Par extrapolation, la cité est toujours plongée dans la musique en permanence, de nos jours. Dans ses clubs, dans ses bars, dans ses artères (il y a les musiciens, mais aussi des enceintes, perchées aux lampadaires, qui diffusent des airs!). Dans tous les sens du terme.

Malgré l’importante concentration de sites d’intérêt dans le French Quarter (qui se parcourt très bien et très facilement à pied), une promenade sans destination ni but précis est une activité à ne pas négliger. Incontournable même. C’est ainsi que vous découvrirez un cour intérieure dérobée, que vous tomberez nez à nez avec votre façade favorite, que vous repérerez votre restaurant idéal pour la soirée (et la gastronomie, ici, est une affaire sérieuse; on parle de la ville américaine où l’on mangerait le mieux)… Idéal pour la balade: la sublime Royal Street est piétonne à partir de 11h (jusqu’à 16h en semaine, 17h le week-end). Le soir, c’est au tour de la furieuse Bourbon Street d’interdire les véhicules. Deux salles, deux ambiances! À l’image de La Nouvelle-Orléans.

LaBranche House, avec ses balcons en fer forgé, sur Royal Street ©Gentlemen Travellers

NOLA (pour New Orleans, LOuisiana) est une ville insaisissable. On croit la dompter puis elle nous surprend, encore et encore. Bouillon de mystère, elle instille une folle envie de s’imprégner de ses racines vaudoues, héritées des Africains de l’Ouest et des Caribéens. On est dans la ville la plus hantée des États-Unis ou on ne l’est pas… De Pirates Alley à l’Historic Voodoo Museum (724 Dumaine Street), des boutiques ésotériques aux histoires qu’on vous chuchote avec une voix inquiétante, il flotte cette atmosphère où rien ne paraît impossible. Comme d’assister à un défilé funéraire près des cimetières alentour où le jazz, encore lui, fait le lien entre morts et vivants (“jazz funeral”). La Nouvelle-Orléans embrasse ses traditions, sans se soucier du reste. Son “slogan”, “Laissez les bons temps rouler” (en français dans le texte), ne doit rien au hasard: profitez du moment présent.

 

Où dormir au French Quarter, La Nouvelle-Orléans

Hotel Monteleone (214 Royal Street): ce 4* historique (en service depuis 1886, tenu par la même famille –éponyme– depuis) est sans conteste l’un des plus connus, et remarquables, du Quartier français. Les chambres respirent le luxe d’antan, avec des panoramas parfois sublimes. L’atmosphère est délicieusement surannée. Nos coups de cœur? La piscine à ciel ouvert, sur le toit, et le bar carrousel –la déco est ahurissante et l’expérience (rotation en quinze minutes), très séduisante. Musique live les mercredis et samedis.

Le Carrousel Bar de l’Hotel Monteleone ©Hotel Monteleone.

Hotel Mazarin (730 Bienville Street): un cocon de calme dans une rue perpendiculaire, toutefois en plein cœur du Vieux Carré. Du charme, du charme et encore du charme pour cette sorte d’hacienda, à la cour intérieure absolument sublime avec sa petite fontaine et sa végétation. Les chambres de ce boutique hôtel 3*, confortables, respirent les tons chauds; certaines ont même un balcon. Accueil par ailleurs très sympathique.

La cour intérieure de l’Hotel Mazarin ©Hotel Mazarin

 

Carnet pratique

Napoleon House (500 Chartres Street): en plus de la bâtisse historique à l’atmosphère charmante (voûtes, cour intérieure, déco séculaire), le restaurant propose ses spécialités (le sandwich “muffuletta” et le cocktail Pimm’s Cup) tout comme les autres grands classique néo-orléanais.

NOLA Poboys (908 Bourbon Street): un petit établissement dans son jus à la carte ultra garnie (que du local), des “poboys” alligator aux huîtres frites en passant par les écrevisses et le gumbo. Staff très agréable.

La carte du NOLA Poboys ©Gentlemen Travellers

The Court of Two Sisters (613 Royal Street): pour un brunch buffet très chic (tous les jours de 9h à 15h) dans la cour intérieure, avec du jazz live. Pas donné mais très bien fourni, et l’endroit, réputé –à raison–, vaut le détour. Pour plus de simplicité (mais pas moins de qualité), direction le Ruby Slipper (204 Decatur Street).

Observatory Eleven Bar (100 Iberville Street): de gigantesques baies vitrées offrent un panorama rêvé sur le Mississippi. La carte des cocktails de ce bar en haut du Westin est tout aussi alléchante.

Lafitte’s Blacksmith Shop Bar (941 Bourbon Street): ce serait l’un des plus anciens bars des États-Unis. Toujours est-il que la maison, début XVIIIe, semble d’époque… À l’intérieur, c’est sombre et jovial: un must dans le parcours des bars, au même titre que le Lafitte’s (901 Bourbon Street), pour son balcon et son empreinte patrimoniale.

Le bar Laffite’s Blacksmith ©Flickr Vitor BaptistaCC BY 2.0

Preservation Hall (726 St. Peter Street): l’un des temples du jazz, à voir (au moins) une fois dans un séjour à NOLA. Les artistes, pour certains hautement réputés, s’en donnent également à cœur joie. Réservation en ligne (et le plus tôt possible!) obligatoire.

Fritzel’s Jazz Bar (733 Bourbon Street): pour écouter du jazz en sirotant une bière ou un cocktail dans une pièce intimiste, dès 13h en haute saison. Éclectique, précieux et contagieux.

Fritzel’s Jazz Bar ©Sylviane Morinaud-Genty

Magnolia Sugar & Spice (237 Royal Street): venez à l’ouverture de cette avenante boutique pour déguster des pralines (une autre spécialité de La Nouvelle-Orléans, à base de noix de pécan) tout juste préparées derrière le comptoir. Non loin, la confiserie Leah’s Pralines (714 St. Louis Street) fait elle aussi saliver…

Fleurty Girl (617 Chartres Street): si vous avez des souvenirs à ramener, c’est l’adresse où aller dans le French Quarter! Il y a un peu de tout (vêtements, déco, goodies, fooding…) et, surtout, c’est moins “rébarbatif” que dans les autres magasins.

©Fleurty Girl

Fischer Gambino (637 Royal Street): un magasin de luminaires assez incroyable dans la chic Royal Street, repaire des galeristes et des antiquaires. Un régal pour les yeux.