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Côte-d’Or : Escapade Dijonnaise

Par Elise Chevillard / Publié le 27.09.2019

Capitale de la Bourgogne Franche-Comté située au cœur des vignobles des grands vins de Bourgogne qui rougissent à l’automne, Dijon est une ville qui réunit à la fois des musées, un centre historique sauvegardé et reconnu par l’UNESCO. C’est aussi une ville gourmande, capitale internationale de la moutarde et bientôt de la gastronomie, une ville fière de son passé mais aussi vivante et  déterminée à marquer le présent et le futur. En somme, une ville parfaite pour une escapade dépaysante.

Côte-d’Or Tourisme © F. BONNARDCôte-d’Or Tourisme © F. BONNARD

Un chouette itinéraire pour visiter Dijon

Avec ses 97 hectares de secteur sauvegardé inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco, Dijon  est une ville où il fait bon se promener et se perdre dans ses nombreuses rues piétonnes. La ville s’est construite en escargot autour de l’ancien castrum gallo-romain. Des murailles, il ne reste plus rien, elles sont cachées dans les constructions d’aujourd’hui. Accompagnés d’un guide conférencier, ou bien en suivant le parcours de la chouette,vous pourrez visiter Dijon de nombreuses façons.

Sculptée sur un contrefort de Notre-Dame, la petite chouette est le symbole de la ville. Elle  porte l’usure du temps mais aussi les marques des passants qui la touche, dans l’espoir secret de trouver bonheur. Munis de votre livret ou de votre application smartphone, suivez les 22 pas de la chouette parsemés sur les pavés dijonnais. Chacun d’entre eux,  vous mènera vers un point d’intérêt particulier permettant  de remonter dans le temps et l’histoire de la ville.

La chouette de Dijon

A Dijon, ce qui surprend, c’est la variété architecturale que l’on croise au détour des ruelles étroites et sinueuses. 3000 édifices de toutes les époques composent un musée à ciel ouvert. On découvre aussi bien des maisons en pierre, à pans de bois, mais aussi à colombages du Moyen-âge, que des immeubles Art Nouveau et des demeures bourgeoises autour du Palais de Justice. Rue Verrerie, on plonge dans le Dijon médiéval, les maisons à pans de bois sur encorbellement, ont résisté à l’assaut des siècles. Il faut aussi regarder en hauteur, pour parfois avoir la chance de voir un beau toit polychrome aux tuiles vernissées. Le centre historique de Dijon cache de nombreux hôtels particuliers classiques (plus d’une centaine) datant des XVIIe et XVIIIe siècle, entre cour et jardin.  Leurs portails sont monumentaux, et leurs façades en pierre de Bourgogne teintées de rose. Certains hôtels sont ouverts à ceux qui oseront pousser la porte. Ils montraient l’ascension sociale et permettaient de faire la publicité des grandes familles.

©EliseChevillard

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Dijon regorge aussi d’églises romanes et gothiques, ce qui lui a valu le nom de “Ville aux cent clochers ». La  plus ancienne, Notre-Dame, est considérée comme un chef-d’œuvre d’architecture gothique. Elle est décorée de fausses gargouilles et surmontée d’un Jacquemart.  L’automate et son horloge indiquent l’heure aux Dijonnais.

Plus loin, les halles s’animent les jours de marché.  Classé au monument historique, de type Baltard, ce marché couvert fut bâti en 1868 et sa structure réalisée par Gustave Eiffel, un enfant du pays. Sous la belle structure métallique, 264 stands proposent chacun des spécialités locales. Rosette du Morvan, andouillette, escargots, truffes, crottin de Chavignol, coq au vin, le jambon persillé ou encore du bœuf bourguignon. De mai à septembre, les dimanches, on peut même y manger lors du fameux brunch des halles.

La visite se poursuit en passant par la Place de la libération, en forme de demi-cercle, et avec ses jeux de jets d’eau. C’est l’une des plus belles places royales de France destinée à mettre en valeur le pouvoir.

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La place François Rude est surnommée place du Bareuzai par les Dijonnais en raison de la statue du vendangeur placée au-dessus de la fontaine. Ce dernier après avoir foulé le raisin, en est ressorti les bas rosé. Dans le passé, le vin coulait à flot gratuitement. Aujourd’hui, c’est ici que se donnent rendez-vous les Dijonnais.

Si vous avez encore un peu de temps, faites une pause place des Cordeliers, une place calme et charmante. Flânez aussi dans le quartier des vignerons, respirez au Jardin Darcy, gardé par l’ours polaire de Pompon, ou au Parc de la Colombières, conçu par un disciple de Lenôtre ou bien encore au Parc Clemenceau. Repartez par la porte Guillaume, l’Arc de triomphe du XVIIIe siècle.

L’Office de Tourisme propose plusieurs visites guidées sur des thèmes variés : Dijon découverte, hôtels particuliers, faits divers et anecdotes, personnalités célèbres, insolite shopping… De plus, Côte-d’Or Tourisme propose une application « Balades en Bourgogne » qui permet de visiter Dijon ( ainsi que toute la Côte-d’Or) : http://www.cotedor-tourisme.com/blog-bourgogne/balades-en-bourgogne-une-appli-qui-marche-bien/

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Dijon, ville gourmande

On chuchote qu’elle porterait chance si on prend ses grains dans la main gauche, on dit aussi d’elle qu’elle aurait des vertus digestives. Si elle est désormais fabriquée à Beaune, on doit à la ville de Dijon la renommée…de la moutarde. Dans le centre-ville, la Moutarderie Fallot a ouvert sa boutique-atelier depuis 2014 et fait figure d’irréductible en la matière. Depuis 1840, elle veille jalousement sur sa recette et son savoir-faire, car c’est la dernière moutarderie familiale et artisanale de Bourgogne qui utilise encore la meule de pierre. Avec un aspect qui rappelle celui du colza,  les fleurs de moutarde  vont produire des graines qui seront récoltées vers la mi-juillet. La Moutarderie Fallot est d’ailleurs connue pour avoir participé à la relance de la culture de la graine de moutarde en Bourgogne. Aujourd’hui, on compte pas moins de 7000 hectares de cette culture. Grâce à un lent procédé de broyage, la graine ne perdra rien de son piquant ni de sa saveur.

Au bar à dégustation de la boutique, on pourra goûter les 34 saveurs, de la moutarde classique de Dijon au vinaigre, aux plus originales comme au yuzu, safran, cassis et curry de Madras. La Maison a à cœur de mettre en lumière les produits du terroir avec des alliances autour du vin jaune du Jura, du crémant de Bourgogne ou encore du Pinot noir. On trouvera aussi un distributeur de petites portions, mais aussi un grand choix de moutarde de toutes tailles. Des visites sont organisées ainsi des ateliers pour faire soi-même sa moutarde.

EliseChevillard© Tous droits réservés – 2019

Mais Dijon ce n’est pas que la moutarde, c’est aussi le pain d’épices. Fondée en 1796, la Maison Mulot et Petitjean est l’héritière d’une longue histoire qui a fait de Dijon la capitale française de cette douceur au parfum de Noël. Ce savoir-faire familial a été transmis de génération en génération, de père en fils et… en fille ! Aujourd’hui, c’est Catherine Petitjean, tombée dans le pain d’épices toute petite, qui a repris les rênes de la maison depuis 1998. Ce dernier est encore fabriqué de la même façon et est devenu patrimoine mondial. Le parcours ludique et visuelle vous propose de suivre les différentes étapes de sa fabrication, après avoir découvert son histoire. Dans la première salle, Catherine Petitjean dialogue avec ses ancêtres et notamment Barnabé Boittier, 251 ans, le premier à croire à l’histoire du pain d’épices à Dijon. Ici, les tableaux de ses ancêtres s’animent.

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Puis sur grands écrans, le personnel de la Maison nous raconte les différentes étapes, depuis la fabrication de la pâte à la décoration du gâteau, en passant par le fourrage et l’emballage. On peut aussi sentir les différents ingrédients utilisés dans la recette : farine de froment, miel et condiments venus d’ailleurs, comme les épices : orange, citron, anis, gingembre et cardamone. Grâce aux grandes baies vitrées ouvertes sur l’atelier, on observera les ouvriers en action. Ici ce sont pas moins de 500 tonnes de pain d’épices qui sont produits chaque année, mais pas que ! Il y a aussi de savoureux dérivés, comme les nonnettes fourrées, les croquets et les Jacqueline, un bonbon roulé à la main. Dans le centre de Dijon, la boutique historique Mulot et Petitjean vous accueille dans un décor qui n’a pas changé depuis 100 ans !

©EliseChevillard

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En 2012, l’ouverture de la Cité internationale de la gastronomie et du vin, édifiée sur le site historique de l’ancien hôpital général de Dijon, invitera à comprendre le repas gastronomique des Français classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO, mais aussi l’importance du vin. On y trouvera aussi des expositions temporaires et permanentes dédiées à la gastronomie et au vin, un centre de conférences, des restaurants, des boutiques ainsi qu’un hôtel 4 étoiles et deux cinémas.

L’Office de Tourisme de Dijon organise une visite guidée gourmande de la ville. L’occasion de découvrir Dijon tout en dégustant quelques spécialités régionales comme la moutarde ou le pain d’épices.

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La métamorphose du Musée des Beaux-arts de Dijon

Après plus de dix années de travaux, le musée des  Beaux-Arts a ré-ouvert ses portes en mai 2019. Cette rénovation a permis de mettre en lumière 1500 œuvres qui vieillissaient pour certaines dans la poussière des combles et des réserves. La scénographie a été repensée, les salles plongées dans l’ombre ont revu la lumière grâce à l’ouverture de fenêtres autrefois occultées et un dialogue poétique s’est instauré entre des œuvres qui ne s’étaient jamais croisées. Logé en partie dans la partie orientale du palais des Ducs, ce musée est le plus ancien de France, âgé de 220 ans. C’est le seul à être installé dans un bâtiment historique, qui vaut à lui seul le détour. Les salles se succèdent, les collections aussi valorisées par cette rénovation au fil d’un parcours chronologique qu’il est parfois difficile de suivre tant il est dense ! On traverse plus de vingt siècles d’histoire, depuis les sarcophages égyptiens aux toiles de Yan Peing Ming, mais aussi le Moyen-Age, la Renaissance puis le XIXème siècle. Au-delà des célèbres cénotaphes de Philippe le Hardi et Jean sans Peur (gisants colorés), on peut aussi voir des retables et des chefs-d’œuvre de Rubens,  Prud’hon et de Juan Gris.

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La première exposition temporaire est consacrée à un Dijonnais d’adoption,Yan Pei-Ming. Certaines de ses œuvres ont trouvé un écho dans les salles du musée, à l’image de la salle des tombeaux des Ducs, où l’artiste démultiplie ici le portrait de sa mère, visage chaviré qui rappelle les pleurants déposés tout autour des tombeaux.

La rénovation a aussi concerné l’extérieur, avec la restauration des façades, la création d’une extension vitrée, et d’une toiture dorée ancrant le musée définitivement dans le présent. Ce musée a aussi transformé le visage du quartier qui l’entoure, devenu piéton.  Il est désormais connecté à la ville.

Le musée est gratuit pour tous. Accessible pour les personnes à mobilités réduites.

Si vous avez un peu de temps, n’oubliez pas de faire au tour au puits de Moïse, mais aussi au Consortium pour les amateurs d’art contemporain, au Musée de la Vie Bourguignonne, au Musée Archéologique et au Musée Magnin.

 

Une montée  au sommet de la Tour Philippe Le Bon

Haute de 46 mètres, la Tour Philippe Le Bon  offre un panorama à 360° sur la ville. Au bout de ses 316 marches, elle domine l’ensemble de l’entrelacement des rues médiévales sinueuses et des voies urbaines, mais aussi les belles toitures bourguignonnes aux tuiles vernissées. La vue est plongeante sur la place de la Libération. Au loin, se déploie toute la Côte d’Or, le Jura et quand le temps est dégagé, la plaine du Mont-Blanc. Construite en pierre de Bourgogne par les ducs de Bourgogne entre 1450 et 1460, elles est adossée au logis ducal desservi par l’escalier à vis. La tour joua un rôle symbolique qui montrait la toute-puissance des ducs sur la ville. Des apéritifs y sont organisés sur la terrasse, tous les vendredis et samedi soirs. Et si  vous y montez pas trop tard, vous arriverez à temps pour cueillir le coucher de soleil.

Dr Wine. Dijon ©EliseChevillard

Dr Wine. Dijon ©EliseChevillard

Où manger ?

La gastronomie locale représente l’un des principaux attraits de la ville. Dijon peut se vanter d’offrir un grand nombre de restaurants, qu’ils soient tournés vers la cuisine bourguignonne, étoilés ou bien plus contemporains.

Voici une liste non exhaustive : Maison des Cariatides, l’Hostellerie du Chapeau Rouge, Le Pré aux Clercs, Barbarian, Bistrot des Halles, mais aussi de nombreuses brasseries sur le Place Emilie Zola ou encore Dr Wine, un restaurant et bar à vins installé dans un hôtel particulier de charme avec sur la carte pas moins de 500 vins. Mention spéciale pour le Parapluie qui  propose une table bistronomique et une cuisine fusion: française et asiatique. Le voyage commence dès l’intitulé des plats que le chef énonce avec poésie.

Où dormir ?

Situé au cœur du centre-ville historique de Dijon, l’hôtel Philippe le Bon(****) est une adresse de charme avec pour point d’orgue une cour gothique très bien conservée pour profiter de l’apéritif. Restaurant et bar la Closerie sur place.

Comment venir à Dijon ?

Depuis Paris avec le TGV Lyria en 1H30 environ ou en voiture en 3h.

Pour préparer votre voyage, rendez-vous sur  www.cotedor-tourisme.com