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Trinidad, le cœur vibrant de Cuba

Par Vanessa Carronnier / Publié le 11.10.2017

Située vers le centre de Cuba, à 300 kilomètres de La Havane, Trinidad est devenue une étape incontournable pour les voyageurs. Ce trésor architectural séduit par son ambiance, sans parler de sa plage et de sa campagne environnante.

Trinidad ville ©Vanessa Carronnier

A Trinidad, point de vieilles voitures américaines dans les ruelles pavées ! Rassurez-vous, ces véhicules d’un autre temps, typiques à Cuba n’ont pas complètement disparu. Ils stationnent hors du centre-ville, prêts à emmener les touristes en excursions dans les alentours. Mais en attendant, on profite du calme (et de l’absence de fumée des pots d’échappement) pour explorer les lieux à pied. Il s’agit sans doute du meilleur moyen de découvrir cette cité coloniale, qui a fêté ses 500 ans en 2014. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, elle est parmi les mieux préservées d’Amérique latine. Au fur et à mesure de la promenade, les enfilades de maisons colorées s’enchaînent de part et d’autre des rues étroites. Parmi les habitations, on repère des petites galeries d’art et des boutiques d’artisanat, qui vendent des objets de décoration en bois et des broderies en tout genre.

Trinidad abrite également quelques petits musées. Une visite est l’occasion de découvrir l’intérieur des bâtiments historiques, dont les salles présentent une belle hauteur sous plafond. Ils ont été conçus ainsi, afin de permettre aux habitants de l’époque de mieux supporter la chaleur. Le musée Romantique et celui dédié à l’architecture trinidadienne se trouvent dans des édifices datés du 18ème siècle. Le premier rassemble une collection d’objets anciens, notamment en porcelaine tandis que le second présente les intérieurs typiques des riches demeures de cette période. Mais le visage que l’on connaît de Trinidad date plutôt du 19ème siècle, l’âge d’or de la ville. A ce moment-là, elle connaît un rapide développement grâce à la culture de la canne à sucre.

Au cœur du centre historique, se trouve la Plaza Mayor. Plusieurs édifices imposants, dont une église, bordent un jardin. Ce dernier, propose des bancs à l’ombre des palmiers. Un endroit idéal où faire une pause après avoir arpenté les rues sous le soleil caribéen. La place est aussi l’endroit parfait pour contempler le coucher du soleil. En grimpant les quelques marches du perron de l’église, on accède à une vue des alentours de la ville. Au loin, les rayons orangés caressent la mer et se diffusent à travers la campagne cubaine. Ils traversent les nuages pour s’infiltrer dans les ruelles de Trinidad, réchauffant les couleurs des façades.

Vie nocturne musicale

A la nuit tombée, la visite se poursuit. Trinidad compte de nombreux bars et restaurants. Une grande partie d’entre eux proposent de la musique live. C’est le cas par exemple de la Redacción, un établissement à la carte travaillée, un peu éloignée des classiques cubains. On prend place dans la grande salle pour déguster une petite salade de tomates délicieusement assaisonnée, du guacamole et du humous, en attendant son poisson ou sa viande. La Canchanchara, un bar ouvert 24 heures sur 24, se trouve quelques rues plus loin. On s’installe dans un fauteuil du patio tout en longueur pour déguster un cocktail local, à base de rhum, de citron et de miel, servi dans un petit pot en terre cuite, tout en écoutant un air de salsa.

Autre incontournable : la Casa de la música (maison de la musique). Tous les soirs, cet établissement situé à côté de La Plaza Mayor offre des concerts et des spectacles de danses locales, en plein air. Touristes et Cubains se retrouvent alors autour des tables ou sur les grandes marches qui entourent la scène, pour boire un soda, une bière ou un mojito. Les habitués n’hésitent pas à esquisser quelques pas de salsa au pied de la scène. La fête se termine aux alentours d’une heure de matin. Et pour ceux qui souhaitent le poursuivre, plusieurs discothèques ouvrent leurs portes.

 

Trinidad vue mer depuis mirador ©Vanessa Carronnier

Des excursions nature

Trinidad mérite qu’on s’y attarde quelques jours. Mais après avoir découvert la ville, il serait dommage de rater ses alentours. La côte n’est qu’à une dizaine de kilomètres au sud, tandis qu’un massif montagneux occupe la zone au nord. Les sportifs pourront effectuer des excursions à bicyclette mais la plupart des voyageurs préfèreront le taxi.

Avant de se rendre à la plage, on peut effectuer un petit détour par le village de la Boca. La route qui mène jusqu’à playa Ancón est jalonnée de magnifiques criques rocheuses. Mer turquoise ou bleu vif, c’est un véritable coin de paradis ! On pose sa serviette sous un parasol en feuilles de palmier séchées pour profiter du paysage. Amateurs de snorling, c’est le moment d’enfiler son masque pour aller observer les poissons tropicaux, plus nombreux au bord des rochers qu’au-dessus des étendues de sable blanc, où l’eau devient vite profonde. Quelques kilomètres plus loin, s’étend la plage Ancón. Cette longue bande de sable blond est ornée de palmiers sous lesquels s’installer. Des bars et des restaurants proposent des plats simples pour se restaurer.

La campagne cubaine a également beaucoup de charme. Pour observer les paysages verdoyants parsemés d’arbres, on se rend au mirador situé à quelques kilomètres de la ville. D’un côté de la plateforme, on aperçoit la mer en toile de fond. De l’autre, les collines s’imposent. Si on poursuit sa route, on peut se rendre sur différents sites historiques. La région s’est développée grâce à la culture sucrière, une industrie, qui s’est appuyée sur une main d’œuvre esclave et qui a laissé des traces. A l’ancienne raffinerie San Isidro, on peut observer les ruines de la demeure du maître des lieux ainsi que les vestiges des habitations des esclaves. Un plus loin, la propriété ainsi que la tour d’observation de l’exploitation de Manaca Iznaga, restaurées, peuvent être explorées. Elles sont aujourd’hui, les témoins silencieux du passé.